samedi 20 juillet 2013


Bibliographie commentée relative à Edmond Michelet

I :  Ouvrages d'Edmond Michelet



Auteur
Titre
Editeur,
année de parution,
nombre de pages
Commentaire




Edmond Michelet
Rue de la Liberté
Dachau 1943-1945
Seuil
1955
250 pages
Indispensable
Nombreuses rééditions

Récit par Edmond Michelet de sa détention depuis son arrestation à Brive en 1943 jusqu’à sa libération du camp de concentration de Dachau en mai 1945.
"Petit livre admirable, sans fracas, plein de pudeur, sans passion débridée, sans haine aucune pour qui que ce soit" (Yvon Le Vaillant)




Edmond Michelet
Sur la fidélité en politique
La Jeune Parque
1949
63 pages
Sous-titré :
Lettre à Monsieur l’abbé G.
 Ce premier livre d’Edmond Michelet est écrit dans le contexte politique suivant : Le R.P.F. (Rassemblement du Peuple Français), fondé par le général de Gaulle a remporté un très grand succès aux élections municipales de 1947, aux dépens du M.R.P. (Mouvement Républicain Populaire). Michelet a choisi son camp, le R.P.F. Il est exclu du M.R.P.  Dans ces conditions, Michelet  critique la ligne du M.R.P. et explique à son ami l’abbé G. – avec lequel il a eu un entretien orageux – la position du R.P.F., violente, qui dérange de nombreux ecclésiastiques fidèles au M.R.P., alors incarnation en France de la démocratie chrétienne.




Edmond Michelet
Le gaullisme
Passionnante aventure
Fayard
1962
173 pages
Où le gaullisme intégral et revendiqué de Michelet apparaît comme chimiquement pur.
Indispensable pour comprendre le psychisme de Michelet

Hors de la Sainte Eglise gaulliste, pas de salut ! Telle pourrait-être la prière d’insérer de cet ouvrage. Edmond Michelet y règle, en particulier, ses comptes avec ses anciens compagnons, Georges Bidault et Jacques Soustelle. Le premier est coupable – doublement à ses yeux – d’un néo-maurrassisme en raison de ses positions en faveur de l’Algérie française et de ne jamais avoir été gaulliste. Le second, toujours selon Michelet, l’est d’avoir mené un jeu personnel et de soutenir « l’organisation aux méthodes et aux buts indiscutablement nazis* (Ndr : l’O.A.S.) qu’anime l’ex-général Salan ».
Qui ne suit pas de Gaulle, y compris dans ses voies sinueuses, est excommunié !
*En 1957, c’étaient les chefs du F.L.N. que Michelet qualifiaient de nazis.




Edmond Michelet
Contre la guerre civile
Plon
(Collection Tribune libre)
1957
Dans la même collection, 
parus auparavant,  lire :
"La Tragédie algérienne", de Raymond Aron, et "Le drame algérien et la décadence française", de Jacques Soustelle

Edmond Michelet voit la crise algérienne comme susceptible de conduire à une triple guerre civile, franco-française, franco-algérienne et algéro-algérienne. Bonne analyse initiale, mais par la suite totalement erronée  sur deux points clés : il échafaude une analogie entre le conflit algérien et le conflit Yankees-Sudistes, d’une part, et, d’autre part, il méconnaît la vraie nature du F.L.N. (arabo-islamique).  Sa solution miracle : la « réconciliation », par appel au général de Gaulle. On sait ce qu’il en est advenu.   Le tout est assez confus, manque de clarté, et chacun peut y trouver ce qu’il y cherche




Edmond Michelet
La querelle de la fidélité
Fayard
1971
189 pages
Sous-titrée : Peut-on être gaulliste aujourd'hui ?
Préface d’André Malraux
Indispensable

Encore plus que "Le gaullisme, passionnante aventure", cet ouvrage est révélateur du gaullisme intégral revendiqué par Michelet : « Le général de Gaulle qui incarne parfaitement à mes yeux la notion de monarque… » Il s’agit d’un livre d’entretiens avec le jeune Alain Duhamel, qui n’a pas été relu et corrigé par Edmond Michelet mort peu après. C’est dans sa préface que Malraux écrit de Michelet qu’il « a été toute sa vie l’aumônier de la France » ; formule ambiguë, auberge espagnole  – comme de nombreuses formules de Malraux – reprise jusqu’à plus soif par la suite.  Là encore, hors du gaullisme, point de salut. Georges Bidault, Jacques Soustelle, Alain Poher sont dans la ligne de mire impitoyable de Michelet. S’y ajoute Louis Vallon, auteur d’un "Anti-de Gaulle" contre Georges Pompidou auquel Michelet a  décerné un certificat de vrai gaullisme. Michelet est alors ministre de la Culture dans le gouvernement Chaban-Delmas sous la présidence de Georges Pompidou.

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