jeudi 22 avril 2021

JEAN PEYNICHOU   

Un drôle de paroissien pour porter la cause de béatification d'Edmond Michelet

  Né en 1936

-          Carrière essentiellement à la Banque de Paris et des Pays-Bas devenue Paribas en 1982

-          Fondé de pouvoir en 1973

-          En 1980, il est sous-directeur des relations avec la clientèle. Le sous-directeur des affaires administratives et de l’inspection est Daniel Rouchy. Tous deux dépendent du directeur du service de la gestion privée, Jean Richard. Léonce Boissonnat est fondé de pouvoir du service. Pierre Moussa est le PDG de la banque.

-          À la fin des années 1970 et au début des années 1980, plus particulièrement dans la perspective de l’arrivée de la gauche au pouvoir, il conseille aux clients fortunés de la banque de placer leurs valeurs en Suisse où la banque a une filiale et, pour ce faire, les assiste.

-          Au cours de l’année 1980, il se rend, avec Daniel Rouchy et deux comparses, au château de Bellevue appartenant à Pierre-Jean Latécoère (le fils du constructeur aéronautique) dans les environs de Toulouse. Celui-ci, sur suggestion de la banque, a décidé de faire passer clandestinement au Canada 35.000 pièces d’or d’une valeur de 29 MF de l’époque (environ 12 M€ de 2018). Pour ce faire, Jean Peynichou et ses acolytes, récupèrent sous le plancher de la salle de bal du château trente-quatre (34) sacs de six kilogrammes qu’ils transportent furtivement à la succursale de Toulouse de la banque, ceci à l’insu du directeur local. Les pièces suivent ensuite les filières de la banque et se retrouvent d’abord à Paris, par avion, puis, via Luxembourg et Francfort, dans les coffres d’une banque d’Edmonton au Canada. Pour l’opération, la banque prélève une commission de 10% soit 3 MF.

-          Le 10 novembre 1981 Jean Peynichou est inculpé d’infraction à la législation sur les douanes et les changes, en même temps que Pierre Moussa, Jean Richard et Daniel Rouchy, et pour les mêmes chefs d’accusation.

-          Dans la nuit du 19 décembre 1981, Léonce Boissonnat, ancien de la 2e DB, se donne la mort. Dans son bureau avaient été découverts des carnets faisant état de tous les comptes ouverts en Suisse pour de nombreux clients français de la banque.

-          Le 5 décembre 1983, Jean Peynichou comparaît avec le PDG Pierre Moussa et ses collègues de la gestion privée - sans compter des dizaines de clients de la banque - devant la 11e chambre correctionnelle en tant que « complice, par instructions données et fournitures de moyens, de contrebande de marchandises prohibées, exportation d’or sans autorisation et non-rapatriement de revenus touchés à l’étranger » (Affaire Latécoère). Il est jugé également pour participation à des infractions à la réglementation des changes (160 MF transférés pour des clients de la banque à sa filiale suisse)

-          Le 25 janvier 1984, les représentants du ministère public concentrent leur réquisitoire sur le service de gestion privée, sur Jean Richard (en fuite), Jean Peynichou et Daniel Rouchy. Ils réprouvent leur attitude tendant à rejeter sur le mort, Léonce Boissonnat, la responsabilité de ce qui s’est passé.

-          Le 24 avril 1984, Jean Peynichou est condamné à la plus lourde peine des accusés présents, quinze mois de prison avec sursis ; Daniel Rouchy, un an avec sursis. Pierre Moussa est acquitté. Parmi les absents, en fuite, Jean Richard écope de trois ans de prison, Pierre Latécoère de dix-huit mois de prison.

-          Par la suite, jusqu’en 2011, Jean Peynichou occupe plusieurs postes de direction dans le secteur bancaire, à Paribas et dans d’autres banques : administrateur et directeur général adjoint de Paribas Luxembourg, Geschäfstführer (directeur général) de Paribas Vermögensberatung (conseil patrimonial) GmbH à Francfort, administrateur de KBL Richelieu Banque privée jusqu’en 2011

-          Jean Peynichou est actuellement membre de trois associations promouvant les causes de béatification de personnalités : l’association des amis de Franz Stock dont il a été le président, l’association pour la béatification de l’impératrice Zita, l’Institut Culturel Catholique corrézien qui soutient la cause de la béatification d’Edmond Michelet et dont il est le président.