lundi 28 juillet 2014

14 juillet 1958 : Michelet s'adresse aux anciens combattants venus d'Algérie

Le 14 juillet 1958, Charles de Gaulle est président du Conseil depuis un mois et demi. Edmond Michelet est son ministre des anciens combattants. Sur la place de l'Hôtel de Ville de Paris sont réunis 4000 anciens combattants musulmans et 2000 jeunes venus d'Algérie. Le président du conseil municipal ouvre la cérémonie en leur souhaitant la bienvenue. M. Azem Ouali, président de l'association des maires de Kabylie et futur représentant de la Kabylie à l'assemblée nationale, lui répond ainsi : "Nous sommes venus ici, sur ce lieu de pèlerinage, manifester à notre patrie notre reconnaissance et notre attachement".
Edmond Michelet, dont le discours sera suivi de celui d'André Malraux, prend alors la parole pour affirmer que les anciens combattants d'Algérie auront les mêmes droits et les mêmes prérogatives que leurs homologues de métropole.
Dans les jours qui suivent, il fait une déclaration exclusive à l'hebdomadaire Carrefour, publication qui a milité vigoureusement pour le retour de De Gaulle au pouvoir et pour l'Algérie française. 
Voici l'article qui en est résulté : 



Outre un développement intéressant sur le peuple et l'armée - Edmond Michelet a été ministre des armées de novembre 1945 à décembre 1946 - le ministre des anciens combattants écrit donc à propos de la cérémonie sur la place de l'Hôtel de Ville que la présence des quatre mille anciens combattants d'Algérie et celle de deux mille jeunes musulmans "affirmait qu'il n'y avait, d'un bord à l'autre de la Méditerranée,qu'une seule France retrouvée dans l'unité, une France libre, égale et fraternelle."
Edmond Michelet s'est-il souvenu de ses paroles de juillet 1958 quand,  en 1967, ministre d'Etat, il s'est rendu en voyage officiel à Alger, capitale de la République algérienne démocratique et populaire et qu'il a serré les mains de ceux qui avaient sur la conscience le meurtre de dizaines de milliers d'anciens combattants et de harkis qui avaient le seul tort d'avoir cru en ses paroles de 1958 ?  

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